Acheter en ligne, recevoir son colis, l’essayer, puis le renvoyer est un geste devenu banal à l’ère du e-commerce. Mais derrière cette apparente simplicité se cache une réalité environnementale préoccupante. Car oui, chaque retour a un coût, pas seulement pour les marques, mais aussi pour la planète.
Alors, quel est l’impact environnemental des retours de colis ? Et surtout, comment peut-on le réduire ? Enquête par Nudger dans ce nouvel article !
💡 Le retour de colis : un phénomène massif et invisible
Le e-commerce a transformé nos habitudes d’achat. En 2024, plus d’un quart des achats en France se font en ligne. Et avec eux, les retours explosent : selon les estimations, entre 20 % et 40 % des commandes en ligne sont renvoyées à l’expéditeur.
Dans la mode, c’est encore pire : certaines plateformes dépassent les 50 % de taux de retour, notamment à cause des tailles, de la couleur ou des achats impulsifs. Et si ces retours sont gratuits pour le consommateur, ils ne le sont pas pour l’environnement.
🚛 Des allers-retours qui pèsent lourd
Chaque retour implique un nouveau transport, parfois sur des centaines ou des milliers de kilomètres.
Un colis renvoyé, c’est :
- Une seconde livraison, souvent par camion ;
- Une reprise en entrepôt ;
- Une nouvelle vérification, voire un reconditionnement du produit ;
- Et parfois une mise au rebut si l’article n’est plus revendable.
Forcément, avec la multiplication de ces actes, le bilan carbone s’envole. Ainsi, les retours e-commerce génèreraient plusieurs millions de tonnes de CO₂ par an en Europe. Une simple robe commandée en ligne, essayée et renvoyée, peut ainsi avoir un impact carbone multiplié par deux par rapport à un achat gardé dès le premier envoi.
♻️ Ce que deviennent réellement les produits retournés
On imagine souvent que les articles retournés repartent directement dans le circuit de vente. Mais la réalité est beaucoup plus nuancée. Certains produits sont reconditionnés et remis en vente, mais cela demande du temps et des ressources. D’autres sont revendus à prix cassés sur des marchés secondaires. Et une part non négligeable est tout simplement jetée ou détruite, car le coût logistique de remise en stock dépasse leur valeur.
📦 Le double impact : transport + emballage
Les retours de colis ne polluent pas seulement à cause des trajets. Ils aggravent aussi le problème des emballages.
Chaque retour, c’est :
- Un nouvel emballage plastique ou carton ;
- Une utilisation d’adhésifs et d’étiquettes ;
- Et parfois un double suremballage pour protéger le produit renvoyé.
Le secteur du e-commerce représente déjà plus de 10 milliards de colis par an dans le monde. Multipliez cela par les retours, et vous obtenez une montagne de cartons et de plastique difficilement recyclable.
🧭 Les causes profondes des retours
Derrière cette explosion des retours, plusieurs comportements et stratégies commerciales sont en cause :
- L’achat « test » : on commande plusieurs tailles ou coloris pour choisir ensuite.
- Les photos trompeuses : le produit reçu ne correspond pas toujours à la description.
- Les politiques de retour ultra-flexibles : elles encouragent les achats impulsifs.
- Le manque d’informations fiables : tailles, matériaux, avis… tout ce qui aiderait à acheter juste du premier coup.
Autrement dit, le confort du client a souvent pris le pas sur la durabilité.
🌍 Un problème global, mais des solutions locales
Heureusement, des initiatives émergent pour réduire l’impact environnemental des retours :
Mieux informer les acheteurs
Des descriptions précises, des photos réalistes, des guides de tailles fiables et des avis vérifiés permettent de limiter les mauvaises surprises.
👉 Moins d’erreurs = moins de retours.
Encourager l’essayage virtuel
Grâce à l’IA et à la réalité augmentée, certaines marques permettent d’essayer virtuellement des vêtements ou des meubles avant l’achat.
Un vrai levier pour réduire les commandes « test ».
Optimiser la logistique
Certaines entreprises mutualisent les trajets ou mettent en place des points de collecte plutôt que des retours individuels.
Moins de kilomètres = moins de CO₂.
Repenser les politiques de retour
Les retours gratuits et illimités poussent à la surconsommation. Certaines marques responsables instaurent désormais des frais symboliques, ou encouragent le don ou la revente locale plutôt que le renvoi.
Allonger la durée de vie des produits retournés
Les articles non revendus peuvent être réparés, reconditionnés, ou donnés à des associations plutôt que détruits.
Les retours de colis dans le e-commerce ne sont pas anodins. Derrière leur apparente simplicité se cachent :
- Des trajets supplémentaires ;
- Des émissions de CO₂ importantes ;
- Des déchets d’emballage ;
- Et une grosse part de gaspillage.
Mais ce problème n’est pas une fatalité. Grâce à la technologie, à des politiques plus responsables et à une consommation plus réfléchie, il est possible de réduire fortement l’impact écologique des retours. Alors, vers une nouvelle ère grâce à la conscience collective ? On l’espère !